Le Journal du Dimanche, 12h07, le 29 août 2021
Par Bruna Basini
À l’heure du télétravail, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à repenser l’organisation de leurs locaux.
« S’aérer, souffler, s’évader… The Island dispose de terrasses végétalisées mi-soleil mi-ombre sur 1.200 mètres carrés avec ce “je-ne-sais-quoi” fidèle à l’esprit du Sud. » Une nouvelle offre hôtelière varoise? Non, une description du siège mondial du groupe Pernod Ricard situé à une encablure de la gare Saint-Lazare à Paris, inauguré en juin 2020. Les 900 collaborateurs qui s’y rendent jouissent en outre d’une salle de jeu, de 80 salles de réunion, de quatre restaurants, d’un coiffeur et d’une vue à 360 degrés sur tout Paris. Qui dit mieux? Les Dunes à Val-de-Fontenay, un des bastions franciliens de la Société générale. Embarquant 30% d’espaces collaboratifs et 100% de bureaux partagés, elle anticipait dès 2016 les nouvelles méthodes de travail.
Depuis deux ans, l’équation bureaux a radicalement changé. Contraint au début de la pandémie, le travail à distance est en train de s’imposer comme la nouvelle norme. Avec la généralisation des accords de télétravail, la semaine de trois jours au bureau et de deux jours à la maison gagne inexorablement du terrain chez les cadres et oblige employeurs, aménageurs, promoteurs immobiliers et consultants en ressources humaines à repenser l’organisation des bureaux post-Covid. « Toutes les directions générales planchent sur la question et se disent qu’elles peuvent faire mieux avec moins de mètres carrés », pose Emmanuelle Duez, fondatrice du projet Boson, une société spécialisée dans le futur du travail. « Beaucoup envisagent de réduire en moyenne de 15 à 20% leur empreinte immobilière », poursuit Olivier Wigniolle, directeur général du groupe Icade qui compte parmi ses locataires près d’un tiers des sociétés du CAC 40.
Priorité à l’expérience collaborateur
Mis en compétition avec le travail à domicile, le bureau cherche désormais sa raison d’être dans l’expérience collaborateur. « Les bureaux vont devenir des lieux de destination, des espaces de socialisation, de créativité et de réaffirmation d’appartenance à une marque, à une culture et à une équipe, tout l’inverse de ce qu’offre la maison », soumet Raphaële Garrigoux, cofondatrice de Blue Bird immobilier qui accompagne les entreprises dans la gestion de leur parc immobilier. Premier enjeu : une bonne localisation, imbriquée dans la ville, et en prise sur les commerces et les transports en commun. « L’attractivité des bureaux dépend de plus en plus de leur emplacement dans des environnements agréables et des… Pour lire l’intégralité de l’article, cliquez ICI